Durant cette rencontre du mois de décembre, nous évoquerons les Journées de l’économie qui se sont déroulées à Lyon les 9, 10 et 11 novembre dernier. Crise, rigueur et économies ne cessent d’alimenter les discours médiatiques sans que ne soit interrogé le sens de ces restrictions sur notre mode de développement, le mode de partage des richesses que nous produisons, ni le substrat sur lequel toutes nos constructions financières reposent: la nature, le lien social et le travail de chacun.

Nous évoquerons donc certaines œuvres économiques de premier plan qui permettent de trouver des clés de lecture significatives au-delà des discours à court terme. Nous côtoierons l’oeuvre d’Amartya Sen ou de René Passet par exemple. Mais nous n’oublierons pas non plus les livres plus synthétiques qui permettent d’introduire le lecteur néophyte aux fondamentaux de cette discipline, dont la noblesse réside dans sa capacité à servir l’humanité dans toutes ses dimensions, et dans son rapport à son environnement. Loin d’être la discipline rébarbative ou purement intéressée qu’on suppose habituellement, l’économie peut aussi dévoiler un visage créatif et même festif…

C’est d’ailleurs dans de telles perspectives que l’on explorera la notion de partage. En période de fête, le partage de richesses ne se réduit nullement à leur seule valeur marchande. En effet, la richesse et la valeur qu’elle revêt à nos yeux, redeviennent des qualités plurielles. Elles révèlent leurs pluridimensionnalités: richesse de nos relations familiales, richesse de nos relations amicales, partage de présents parfois ostentatoires mais également souvent chargés de bienveillance authentique… L’autre s’invite dans notre intimité pour peu qu’on lui laisse une place.

C’est souvent autour d’une table, à l’occasion du partage des saveurs que les esprits se détendent, que les papilles ivres de mets amoureusement préparés délient les langues… Nous évoquerons l’art de la cuisine et les livres qui nous invitent à travailler cette alchimie célébrée dans la nouvelle de Karen Blixen le diner de babette qui sera portée à l’écran en 1987 par Gabriel Axel avec Stéphane Audran sous le titre: Le festin de Babette.